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Photo du rédacteurJeremy Pillet

La FICR et sa relation à l'écosystème (local)

Brown bag discussion 2



Lorsque l'on réfléchit à la coexistence entre les espèces humaines et non humaines, c'est le philosophe français Bruno Latour qui vient immédiatement à l'esprit. Il est décédé récemment, laissant derrière lui un héritage intellectuel profond qui pousse l'humanité à envisager la planète comme un lieu partagé où les espèces humaines et non humaines doivent se reconnaître et négocier leurs intérêts respectifs. Au-delà du fossé superficiel entre nature et culture, il est nécessaire de se reconnecter à l'ici et maintenant, à son environnement et à l'écosystème dans lequel les humains évoluent.


Gilles Clément, architecte paysagiste et philosophe français, est un autre penseur important lié à ce sujet. Il a inventé le concept de "jardin planétaire", qui met en évidence la responsabilité de l'espèce humaine de prendre soin de la terre en tant que lieu fini dans lequel les humains coexistent avec des espèces non humaines. Il a également parlé de tiers-paysage, des espaces que l'homme a laissés sans les aménager, qui présentent souvent un degré de biodiversité plus élevé que les paysages anthropisés comme les forêts ou les jardins. Le tiers-paysage ne concerne pas la nature vierge, mais plutôt les lieux "oubliés".


Redéfinir la relation entre l'IFRC et son écosystème local, en gardant à l'esprit les pensées de ces philosophes, est devenu une partie importante de la discussion autour du 2ème IFRC Park Project - Brown Bag discussion le 24 octobre 2022.


La nécessité de faire un effort.

Les discussions ont reconnu que le "familier" est parfois plus difficile à naviguer et à comprendre que ce qui semble "distant". Cette affirmation est particulièrement vraie pour la forêt de la FICR, que la plupart des employés voient tous les jours mais où la plupart d'entre eux ne sont jamais allés. Il en va de même pour la relation avec l'environnement local : le comprendre signifie le reconnaître et le connaître. C'est une négociation constante. Pour une organisation comme la FICR, connaître son écosystème local est un effort, un investissement en temps et en ressources. Le processus doit être largement soutenu par le personnel et la direction de la FICR.


Au cours de la discussion, quelques exemples d'actions visant à une meilleure compréhension de l'environnement naturel et au développement d'une approche spécifique à la FICR ont été évoqués

  • L'étude des relations passées avec l'écosystème local à travers les archives de la FICR pourrait aider à comprendre d'où viennent exactement nos perceptions. Quelles espèces ont été plantées ? Comment traiter la question complexe de savoir quelles espèces sont indigènes et celles considérées comme non indigènes ?

  • Sur la question du type d'espèces à planter dorénavant, le danger de parler en termes d'"espèces indigènes et non indigènes" ou d'"espèces invasives" a été souligné. Ces termes, lorsqu'ils sont appliqués à la société humaine, ont des conséquences très négatives. Comment penser les principes de l'aménagement paysager de manière plus constructive, plus prospective dans le contexte de l'urgence climatique ? Par exemple, 100 roses ont été plantées pour le 100e anniversaire de la FICR, il ne s'agissait pas d'espèces indigènes. Comment cadrer cela d'une manière constructive qui ait également du sens sur le plan environnemental ?

Accès vs préservation

La densification de l'utilisation des espaces crée des risques qui doivent être négociés et qui peuvent être partiellement atténués. Cela est vrai pour les espèces humaines et non humaines.


Les humains peuvent être affectés par l'augmentation de la biodiversité (plus d'abeilles, de chiens non tenus en laisse, plus de pollen allergène). L'utilisation accrue par l'homme de lieux auparavant cachés est également susceptible d'avoir des conséquences négatives sur la faune (insectes, oiseaux, plantes). Un participant a expliqué que le service du bâtiment doit faire face à un certain nombre d'animaux problématiques, notamment des renards, des belettes qui tentent de pénétrer dans le bâtiment, ou des oiseaux qui nichent dans les cadres de fenêtres.


Plusieurs pistes pour atténuer l'impact négatif des humains sur les espèces non humaines ont été discutées :

  • Les sentiers pourraient aider à canaliser la présence humaine dans la forêt de façon contenue, tout en permettant un meilleur accès.

  • Y a-t-il des endroits dans la forêt qui devraient être tenus à l'écart de l'accès humain ?

  • Une participante a exprimé sa crainte que les chiens ne soient pas tenus en laisse, notamment parce qu'elle a trouvé un panneau indiquant que les chiens devaient rester en laisse dans le parc. Il y a un besoin de clarté sur ce sujet.

Ressource ou ornementation ?

Un participant a souligné que sur le terrain, dans de nombreux endroits où la FICR opère, la nature est une ressource essentielle à la survie. C'est la base de la subsistance des gens. Ici, à Genève, elle a plutôt un caractère récréatif et ornemental. Cependant, avec la crise climatique, il est nécessaire de revenir à l'idée que la nature n'est pas simplement "agréable à avoir" mais une ressource essentielle à entretenir et à protéger pour les générations futures. Le projet de parc de la FICR pourrait être un bon exemple de cette nouvelle mentalité, qui peut inspirer d'autres organisations.


Réinterpréter les principes du mouvement

Le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge repose sur sept principes fondamentaux : humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité et universalité. La discussion a porté sur la manière dont les sept principes du mouvement humanitaire peuvent être exprimés dans le processus et le résultat du projet de parc de la FICR.


Le parc de la FICR - un parc public sur un terrain privé

Il a été souligné que le parc de la FICR est assez unique : il s'agit d'un parc accessible au public sur un terrain privé appartenant à la FICR. Le service des parcs et jardins de la ville de Genève (SEVE) est au courant et peut fournir une certaine expertise, des conseils et des avis, même s'ils ne seront pas directement impliqués dans le projet ou son entretien.


La discussion doit se poursuivre le 10 novembre 2022.


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