La présence d'une communauté crée un filet de sécurité pour tou.te.s les utilisateur.trice.s d'un espace partagé. Cependant, pour être efficace, elle doit être accompagnée d'une structure institutionnelle réactive qui valorise la réciprocité avec ses voisin.e.s. C'est cette réciprocité qui finit par créer un environnement sûr et sécurisé pour tou.te.s.
Il y a un élément nourricier, attentif et protecteur qui se développe spontanément autour d'un quartier doté d'un fort sens de la communauté. Il s'agit d'assurer la sécurité de ses composantes humaines, non humaines, physiques et écologiques. Créer la sécurité, en protégeant et en nourrissant l'environnement naturel (par exemple, une forêt urbaine) est aussi important que de protéger ses utilisateurs et ses habitants.
C'est cette réunion de la signification de l'environnement (comme un éclat protecteur autour d'un objet) et d'une communauté (réseaux sécurisés de relations de co-dépendance) qui génère la pratique de la sécurité dans ses connotations les plus positives. Ce n'est pas un concept hostile, il n'est pas contre l'étranger ou l'inconnu, mais une affirmation positive de son rôle de couche protectrice pour tout ce qui existe sur son territoire.
Bien sûr, il y a toujours un sentiment de création de frontières qui se produit. La possibilité d'exclusivité est toujours présente.
L'aspect le plus intéressant de la combinaison de la protection des composantes naturelles et sociales d'un espace partagé est que toutes ses ressources peuvent être utilisées de manière créative. Par exemple, le parc ou la forêt urbaine peuvent servir de frontière et de site d'utilisation partagée. Plus l'espace est utilisé et partagé, plus la communauté peut être à la fois hôte et gardienne.
Les meilleures formes de protocole de sécurité suivent un tel modèle - assurant ainsi la sécurité sans hostilité, la sécurité sans exclusivité - et ne compromettent à aucun moment leur rôle premier de protection de l'environnement et de la communauté.
De nombreuses études et pratiques liées à la sécurité urbaine reconnaissent de telles démarches. Elles démontrent les liens entre les parcs et les espaces publics, et la façon dont les éléments de l'environnement bâti et naturel influencent la perception de la sécurité par les gens, peuvent guider l'utilisation des systèmes et équipements technologiques de façon judicieuse, efficace et sensible.
Le programme de l'ONU-Habitat pour des villes plus sûres évoque la nécessité de gérer les espaces publics d'une ville pour assurer la sécurité des quartiers, non seulement à l'aide de mécanismes locaux ou institutionnels, mais aussi par le biais de la propriété et de la gestion communautaires. Le programme pour des villes plus sûres propose des mesures qui améliorent "les cohésions sociales et l'engagement communautaire". Ils recommandent en fait "d'institutionnaliser l'approche participative en intégrant la sécurité comme une dimension transversale".
Le projet de parc communautaire de la FICR peut être considéré comme une étape importante dans le développement d'un modèle innovant pour la sécurité des espaces publics et partagés, dans la mesure où il combine les préoccupations environnementales et communautaires en les intégrant comme des outils de promotion de la sécurité.
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